Iran


Mai 2009

Les photos : Page 1 (Ispahan)Page 2 (Chiraz, Persépolis & environs)Page 3 (Yazd)Page 4 (Téhéran)


Tout change si vite… les informations / impressions ci-dessous seront peut-être obsolètes le jour où vous irez en Iran. Elles étaient exactes (en toute subjectivité) en 2009.


Une quinzaine en Iran, c’est court, forcément. Le pays est immense, il y a beaucoup à voir… Ce petit voyage n’a été qu’un aperçu, juste assez pour se faire une petite idée de ce pays incroyablement complexe. Nous sommes parties avec un guide vieux de quatre ou cinq ans, le dernier publié en français au moment de notre départ. Seulement voilà, sur certains plans, l’Iran semble être en perpétuelle mutation… inflation, hausse des prix, nouveaux décrets d’interdiction divers, modalités d’obtention des visas, etc. Du coup, beaucoup de nos informations se sont avérées périmées. Si vous allez en Iran dans quelque temps, tout ce que j’aurai pu dire sera peut-être déjà ou enfin devenu faux, mais en attendant, à toutes fins utiles, voici les infos que j’aurais aimé avoir avant de partir, du plus pratique au plus subjectif.


La « sécurité »

Si vous annoncez à vos proches que vous partez en Iran, vous entendrez sûrement un bon million de fois « tu n’as pas peur ? ? ». D’ailleurs, les Iraniens eux-mêmes, bien conscients de l’image qui doit être donnée d’eux dans nos médias, nous ont posé cette même question plus d’une fois. Et comment s’en étonner ? Que savons-nous vraiment de l’Iran, nous, occidentaux moyens ?

Nous sommes parties en indépendant, deux femmes, avec une organisation minimaliste. Eh bien… jamais nous ne nous sommes senties autant en sécurité lors de nos voyages précédents. Bien sûr, le gouvernement est menaçant et pèse sur la vie de tous les iraniens, mais le touriste n’a rien à craindre (à moins peut-être de s’aventurer dans les régions déconseillées, frontalières de l’Irak ou de l’Afghanistan).

Nous avons pris le métro, voyagé en bus, erré dans les rues à des heures indues, en ville, en périphérie, dans le désert… vraiment, la question de la « sécurité » n’en est pas une ! Alors, allez en Iran, si c’est tout ce qui vous arrête !


La tenue vestimentaire

Si vous êtes un homme, un pantalon long et un T-shirt suffiront à ne pas vous faire remarquer.

Pour les femmes, c’est une autre affaire. Noir ou couleurs sobres. Manches longues, jambes couvertes (la majorité des femmes que nous avons croisées portent le pantalon). Un haut (veste ou tunique) descendant jusqu’à mi-cuisse. Par contre, les minettes (en particulier dans la capitale) n’hésitent pas à porter une veste assez près du corps (sans faire concurrence à Britney Spears non plus… mais, hmm, est-ce vraiment un mal ?), donc pas la peine de se transformer en sac à patate. La longueur compte plus que la largeur du vêtement. Et bien sûr, voile de rigueur sur la tête. Mais là encore, beaucoup portent aujourd’hui le voile de façon quasi symbolique, au milieu de la tête, laissant voir une partie de leur chevelure.

L’avantage, c’est que vous ne risquez pas le coup de soleil généralisé ! Mieux vaut en rire… Ceci dit, prévoyez quand même une crème solaire. Le bronzage a beau être très localisé, ça tape fort, surtout en quittant les brumes carboniques de Téhéran. En une journée, j’ai perdu toute la peau de mon nez ! (Non, je ne vous montrerai pas les photos !)


L’argent, la monnaie, le budget

La monnaie, c’est le Rial, mais attention : pratiquement tout le monde vous parlera en « Toman ». Un toman correspond à dix rials. Il faut dire que, vus les prix, vous allez jongler avec des billets de 10 000, 20 000 et 50 000. Une fois que l’on arrive à faire abstraction de tous ces zéros, on s’habitue. Prévoyez un gros portefeuille, parce que… :

Côté budget, il est sans doute inutile de donner des chiffres parce que ça change tout le temps. Les prix avaient parfois doublé par rapport à ce que nous disait notre guide. Pour le moment, ça reste très peu cher pour nous (4 ou 5 euros pour un voyage en bus de 7 h, par exemple).

Note : notre guide disait qu’il était utile d’emporter des dollars. Quand nous y étions, nous n’avons jamais payé en dollars. Partout, les prix nous étaient annoncés en rial (transport, hôtels, bouffe, visites, commerces).

ATTENTION : les étrangers ne peuvent pas tirer d’argent sur place, ni payer par carte bancaire. Il y a des distributeurs, mais utilisables exclusivement par les Iraniens. C’est sans doute le point le plus délicat pour un touriste en Iran : il faut prévoir son budget et emporter tous les sous nécessaires. Par contre, il est très facile de changer des euros ou des dollars en rial sur place dans les grandes villes.

Autre info : avant, les lieux de visite pratiquaient un tarif local et un tarif touriste. Il semble que le tarif touriste ait été aboli. Aujourd’hui, les visites ne coûtent rien, même celle du site historique par excellence, Persépolis.

Le plus gros « poste » pour nous a été celui des hôtels, dont les prix semblent avoir beaucoup augmenté depuis la rédaction de notre guide.

Pour le reste, tout est question de goût : il y a moyen de faire un voyage « low budget » en logeant dans des hôtels très basiques (et vous vous ferez sûrement inviter chez des Iraniens, ce n’est pas une légende), en mangeant un peu de junk food ou en achetant de quoi grignoter à gauche à droite, etc. Il y a aussi moyen de faire plus cosy moyennant un budget un peu plus élevé, mais raisonnable.


L’atmosphère

Voilà une question beaucoup plus subjective… et compliquée.

Je ne peux que donner mon sentiment, personnel et ébauché. C’est le sentiment d’un grand contraste. Entre l’incroyable hospitalité des Iraniens, loin de n’être que légendaire, leur gentillesse, et d’autre part l’atmosphère pesante d’un peuple malheureux, brimé.

Les habitués des pays « orientaux » pourront être décontenancés s’ils s’attendent à retrouver la chaleur humaine de certains autres pays. Les allées des bazars sont d’un calme surprenant, les rues vite désertes une fois les boutiques fermées (tôt), les terrasses où boire un petit thé, fumer le narguilé (appelé qalyan) sont plus que rares, les commerçants ne sautent pas sur le client, les contacts sont très pudiques. Mais les Iraniens que nous avons rencontrés sont avides de discussion, prompts à vous dire leur frustration et curieux de vous, sans compter qu’ils sont toujours prêts à vous aider et même à vous héberger.

Le pouvoir autoritaire est partout sur les murs, mais sur les visages, on lit de la peine. Et l’aspiration au changement. J’ai ressenti une vraie chaleur, mais muselée, sous un masque de soumission lasse.

Les Iraniens sont si fatigués que beaucoup se sont montrés incrédules quand nous avons dit avoir trouvé leur pays si beau, et pourtant…


La beauté du pays…

Car oui, le pays est beau.

Nous ne sommes pas restées assez longtemps cette fois pour aller découvrir les autres beautés des régions du nord-ouest notamment, et d’autres.

Mes photos parleront mieux que mes mots sur ce point.

Bien sûr, tout n’est pas magnifique (quel pays pourrait se vanter de ça ?). L’essentiel des grosses villes est même franchement moche, architecturalement parlant. Téhéran a parfois des airs de ville des années 70 qui n’aurait fait que décrépir depuis.

Mais partout, il y a de jolis coins à découvrir, des mosaïques magnifiques, des mosquées, des vieilles villes en terre, des monuments superbes.
Pour les amateurs de paysages arides, dont je suis, le désert et les montagnes sont un pur bonheur.

Et une fois repus de beaux panoramas, il y a la vraie joie d’entrevoir de l’intérieur la vie, le quotidien et les sentiments d’un pays dont on ne sait rien d’autre par nos médias que la démence de son dirigeant.


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