Réflexion inaboutie sur l’impudeur

À première vue, cette photo pourrait sembler impudique. Et pourtant, on n’y voit rien que la bonne morale chrétienne soit susceptible de réprouver. Rien de plus que ce que pourrait dévoiler une tenue de soirée ou de plage, et encore. Mais bien sûr, c’est ce que l’on ne voit pas qui rend l’image « suggestive ». Ainsi que ce que l’on déduit de la position du bras, qui semble vouloir cacher quelque chose, alors qu’il n’en est rien : elle ne fait que montrer le dessin du tatouage.
Mais quand bien même.
L’impudeur est-elle un crime, un péché, un défaut de caractère ?

Savez-vous qu’en anglais, le même mot, « modesty », peut traduire l’idée de « pudeur » et de « modestie » ?
Plus perturbant encore, ce que mes dictionnaires me donnent pour l’impudeur : « indecency », « shamelessness » pour l’un, et « audacity », « cheek », « immodesty », « impropriety », « impudence », « nerve » pour l’autre.
Quand je vous dis que nous sous-estimons toujours les valeurs portées par le langage… Les mots ne sont pas, ne sont jamais, de simples outils innocents.

Bref. M’est avis que.
L’indécence n’existe que dans les yeux de celui qui regarde.
In all modesty, let’s be immodest.

L’amour dure trois ans

Si vous êtes de ceux qui pensent vraiment que l’amour dure trois ans… peut-être n’avons-nous pas la même définition de l’amour.

Bien sûr, cette chose que vous prenez pour de l’amour, elle est belle, elle est jouissive. Un peu fourbe aussi, parée de tous les atours de l’illusion. Vouée donc à s’évaporer. Et venu ce moment fatidique, vous en concluez que l’amour est mort.

Quelle erreur !

Si amour il y a, si amour il doit y avoir, c’est précisément là qu’il prend naissance, fragile et balbutiant. Lorsque peu à peu vous cessez de fantasmer l’autre et que vous tombez amoureux de sa vérité brute.
Aux premiers jours, quand vous voyiez briller ses yeux, vous vous sentiez tout chose. Lui plaire, c’était la grande affaire. Le temps passant, le temps passé, quand vous voyez briller ses yeux, c’est une toute autre affaire. Ce n’est plus votre reflet que vous y voyez, c’est son bonheur à lui.

Vous n’êtes plus amoureux d’une idée, vous êtes amoureux d’une personne.