Humeur du jour
Bloguons un peu
21 janvier 2021
Un journal, pas intime pour deux sous. Juste l’envie de susurrer une idée, de lâcher une image. C’est l’inauguration de l’humeur du jour.
Une pensée, un coup de gueule, une petite histoire. Trois fois rien, un peu tout et, pourquoi pas, n’importe quoi. De toute façon, ce n’est pas comme si quelqu’un allait échouer, intentionnellement ou par accident, sur ce radeau en perdition, dans l’infinie vacuité de l’océan du net.
C’est sans doute ça la liberté.
Gamine, j’ai écrit un poème dont j’étais assez fière. De mémoire, ça donnait ça :
Flamme de désespoir
ouais…
Océan d’amertume
Âme perdue ce soir
À l’horizon l’écume
Sur le sable déchire
Les vagues qui t’emportent
Vers un lointain empire
Où l’aurore t’escorte
Il faut bien le dire, ça n’a pas beaucoup de sens. Du feu, de l’eau. Du soir, de l’aurore. Sans compter un gros problème de perspective : des vagues qui viennent s’échouer sur le sable, à l’horizon, et qui, dans le même élan, t’emportent vers un lointain empire. J’en ai la nausée.
J’étais gamine, mais pas totalement crétine. Je me suis bien rendue compte de la bizarrerie de la chose.
Et pourtant, je m’en foutais. Si je veux être honnête, aujourd’hui encore, je m’en fous pas mal.
Désespoir, amertume, la perte qui vous brûle et vous noie tout à la fois. L’horizon qui vous semble tout proche au crépuscule et vous vole vos plus intimes illusions quand l’aube pointe son nez. La déchirure, cruelle, qui fait mine de vous bercer dans le va-et-vient des vagues.
Cette émotion-là, c’était mon émotion du jour. Probablement le seul poème que je ne renie pas. Je ne me souviens pas de ce qui me l’a inspiré, mais l’émotion est intacte après plusieurs décennies.